Le networking informel peut-il conduire à la croissance ?

Contrairement aux réseaux d’entreprises caractérisés habituellement par le formalisme, les groupements informels se créent globalement de manière spontanée et non structurée, en dehors des procédures officielles. Ils répondent à des besoins de prise de contact ou de développement local ou international notamment la lutte contre l’isolement, le partage d’expériences et la mutualisation des coûts. Les réseaux ouverts font partie des tendances évidentes qui s’imposent aux professionnels tous les jours. Ils sont désormais essentiels pour s’adapter à un monde en pleine mutation et garantir une certaine sécurité économique. L’entrepreneur peut en profiter pour nouer et entretenir des alliances profitables visant à mieux connaitre son écosystème et à accentuer son expertise et son savoir-faire. Ce dispositif peut être une alternative extrêmement précieuse à l’inexistence et au sous-développement de structures plus formelles.

Quel intérêt de se fédérer à un groupement informel ?

Les réseaux informels interviennent naturellement entre des individus partageant les mêmes valeurs ou centres d’intérêt. Ils incluent notamment le cercle social proche y compris les amis ou la famille. À titre d’exemple, lorsque quelqu’un aide un membre de sa famille à décrocher un stage ou un emploi, on parle ici d’un réseau informel. Ces canaux permettent entre autres de mettre en place une stratégie de cooptation qui permet l’accès à un marché caché de l’emploi ne faisant pas l’objet d’annonces diffusées au sens large. Contrairement au recrutement classique, celle-ci s’appuie sur un échange de faveurs réciproque. De même, si vous faites appel à une connaissance pour faire progresser un dossier ou à votre voisin, exerçant en tant que comptable, pour vous aider dans la création de votre entreprise, là encore une fois vous avez recours à un réseau informel. Basée sur une entente collective et morale, ces maillages relationnels poursuivent des objectifs d’entraide et de solidarité à travers des moyens multiples et s’étendent en dehors des quatre murs du bureau. Ils peuvent se former lors d’une campagne de marketing, un tournoi de golf, un dîner de club social ou encore au sein d’une salle de sport.

Miser sur la complémentarité

Quoiqu’ils puissent apporter des valeurs communautaires et relationnelles appréciables et créer des filets de sécurité pour les dirigeants, les réseaux «anarchiques» ne bénéficient pas toujours d’une image positive. Appartenir à un groupement ne signifie pas toujours savoir l’utiliser comme il se doit pour en faire un outil de performance efficace. En effet, fréquenter des réseaux informels s’avère cacher des effets négatifs pouvant perturber le fonctionnement du groupe et l’éloigner des objectifs fixés. Certains membres peuvent essayer d’imposer leurs propres règles ou troubler la transmission de certaines informations, conduisant ainsi à une rupture des liens communautaires. En tant que moyen de développement, les groupements informels doivent être appréhendés dans le cadre de leurs limites. Ainsi, pour que ce genre de réseau profite à tous, il est impératif de s’appuyer sur une information valide et fondée, protéger sa crédibilité et être toujours attentif à distinguer entre influence et manipulation. Il est aussi indispensable de préserver la confidentialité des informations communiquées de façon informelle afin de préserver la confiance établie. Pour bénéficier de leur flexibilité et leur fort ancrage social, il faut veiller à diversifier les options de réseautage. Combinés à d’autres dispositifs plus formels, les réseaux informels offrent une mutualisation des compétences et permettent aux entrepreneurs d’optimiser leur croissance tout en conservant leur crédibilité.