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Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Nancy

Immobilier : le neuf en crise, l’ancien pas encore en Meurthe-et-Moselle

La Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Nancy vient de présenter les chiffres meurthe-et-mosellans de son Observatoire régional de l’immobilier. Si le terme de crise apparaît bien approprié pour le secteur du neuf, les notaires demeurent plus prudents sur l’utilisation de ce vocable pour l’ancien. Une chose apparaît certaine, c’est l’incertitude sur l’évolution du marché en 2024 et 2025.

 Dominique Bravetti et Damien Gegout, membres de l’Observatoire régional de l’immobilier des notaires ont présenté les chiffres pour la Meurthe-et-Moselle. Bilan des courses : grosse incertitude sur l’évolution du marché.
Dominique Bravetti et Damien Gegout, membres de l’Observatoire régional de l’immobilier des notaires ont présenté les chiffres pour la Meurthe-et-Moselle. Bilan des courses : grosse incertitude sur l’évolution du marché.

Crise dans l’immobilier ! Pas un scoop mais la terminologie apparaît tout de même à modérer à en croire la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Nancy. «Si dans le secteur du neuf, nous pouvons réellement parler de crise, pour le secteur de l’ancien, nous demeurons prudents sur l’utilisation de cette terminologie», assure Dominique Bravetti, notaire à Vandœuvre-lès-Nancy et membre de l’Observatoire régional de l’immobilier à l’occasion de la présentation des chiffres pour la Meurthe-et-Moselle la semaine dernière aux côtés de son confrère Damien Gegout, notaire à Nancy. 

Une baisse générale des ventes, tous bien confondus, est enregistrée sur la période de juillet 2022 à juin 2023 avec 12 740 ventes (contre 14 880 l’an passé). Les appartement neufs enregistrent une baisse de - 6,9 % (720 ventes contre 780 ventes l’an passé). Les appartements anciens chutent de - 10 % (4 880 ventes contre 5 440 l’an passé). Les maisons anciennes enregistrent une baisse de 14 % (6 440 ventes contre 7 460 l’an passé). La plus grosse chute enregistrée est celle des terrains à bâtir de 40 % (700 ventes contre 1 180 ventes). Des chiffres qui corroborent cette crise dans le neuf. «Le secteur est en déperdition. Des opérations sont aujourd’hui tout simplement abandonnées car il y a une absence totale de précommercialisation. Ce qui entraînent de grosses interrogations sur l’évolution du marché en 2024 et 2025.»

En attente de gestes législatifs

Interrogations notamment sur les dommages collatéraux touchant les entreprises et artisans du bâtiment. Leurs carnets de commandes dans le neuf sont au point mort sans aujourd’hui de perspectives d’amélioration. Les derniers chiffres divulgués le mois dernier par la CERC Grand Est (l’Observatoire régional de la filière construction) pour le seul département de Meurthe-et-Moselle confirment la prise de température notariale. La CERC Grand Est enregistre une baisse des autorisations de logements (les permis de construire) de - 38,5 %. Le marché pourrait tenir grâce à l’ancien. Pas si sûr ! 

«Dans l’ancien rénové, nous allons commencer à ne plus trouver de solution logique d’un point de vue économique», assurent les deux notaires. Allusion faite aux différentes aides à la rénovation qui ne semblent plus réellement avoir de sens (sans parler de leur complexité) et nettement insuffisantes pour bon nombre dans le contexte actuel où la démarche d’entreprendre des travaux de rénovation demeurent de plus en plus délicates (financièrement) avant une mise en vente sur le marché. Le principal critère d’acquisition d’un bien dans l’ancien demeure le DPE (Diagnostic de performance énergétique). 37 % des logements anciens vendus l’an passé affichaient une classe énergétique D (la plus répandue) contre à peine un petit pourcent pour la classe énergétique A (la meilleure) sur une échelle allant de A à G. 

Le compte apparaît loin d’y être. Côté prix, si une baisse au niveau national semble frémir, en Meurthe-et-Moselle pour les appartements anciens la hausse annuelle est de + 3,4 % (prix médian de 1 880 € le m²), de + 2,6 % pour les appartements neufs (prix médian de 3 790 € le m²), de + 6,3 % pour les maisons anciennes (prix moyen de 185 000 €) et de + 0,2 % pour les terrains à bâtir. «Avec la hausse des taux d’intérêt pour rentabiliser un bien, il faut le garder plus longtemps et personne n’est réellement dans une logique de baisse de prix. Les capacités de financement sont chez les plus âgés et les primo-accédants ne peuvent tout simplement plus l’être.» Un marché en total interrogation et incertitude. Seul salut apparent : «tout le monde attend des gestes législatifs.» Cela n’en prend pas réellement le chemin...


40 % des transactions dans le Grand Nancy

Marché en berne mais une répartition des ventes toujours similaire. Nancy et le Grand Nancy cumulent à deux 40 % des transactions en Meurthe-et-Moselle. Suivi à hauteur de 13 % par la seconde couronne nancéienne et le bassin de Longwy. Le bassin de Briey totalise 10 % du total des transactions talonné par le Lunévillois avec 8 %. Le secteur de Pont-à-Mousson et le Toulois enregistre chacun 7 % des transactions. Le Pays du Saintois ferme la marche avec 2 % des transactions.